S’effacer, article de Jean-Claude Ribeyre, revue Verso n°177 – juin 2019
Le souffle suspendu à l’eau de ma bouche / je jette. // Le silence à mes lèvres courbées / je jette. // Rictus au coin des fossettes / je jette. // Le vide grignote la peau de mes murs. »
L’écriture d’Élodie Loustau joue sur la spatialité, sur les blancs de la page. Elle laisse respirer les vers tout en leur insufflant force et mouvement. S’effacer, c’est ne laisser aucune trace de notre passage, disparaître, ne plus peser et peut-être se libérer, s’affranchir du passé, « sortir des traces de nos morts ». C’est se résoudre à ne laisser que très peu de souvenirs et se confronter au vide absolu. « Je veux tomber. / Je veux tomber dans l’espace sans nom / Je veux tomber dans le temps sans trace / Je veux tomber dans l’absence de trace / Je veux tomber dans l’oubli de ta trace ».
Également musicienne, Élodie Loustau a créé le collectif hapax autour de projets pluridisciplinaires. Elle a jusqu’à présent peu publié, on attend avec impatience son prochain livre.
Portraits réalisés par l’artiste Mathieu Larregain à partir d’un extrait de S’effacer
J’ai mal à mes cernes, ce matin
S’effacer, article de Mathieu Larregain – février 2018